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FME 2012: Rencontre avec Loud Lary Ajust

FME 2012: Rencontre avec Loud Lary Ajust

Le groupe Loud Lary Ajust aime vous rappeler qu’il est le meilleur groupe de rap sur la scène locale. Que cela soit sur scène, en entrevue ou à travers leurs paroles, le jeune trio dans la vingtaine n’hésitera pas à se louanger. Leur attitude pourrait sembler arrogante si plusieurs critiques, telles que Ghetto Érudit ou hiphopfranco.com, n’avaient pas consacré le groupe comme la révélation de l’année avec leur premier album, Gullywood. Baron Mag a rencontré le groupe, qui est contre toute apparence très humble, pour poser un portrait de la scène hip-hop québécoise.

Pour plusieurs amateurs de musique émergeante, Loud Lary Ajust est un peu sorti de nulle part. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Lary : J’avais déjà lancé un mixtape dans le temps et Loud s’est fait connaître à travers les Word Up! On est chum depuis longtemps, Loud et moi. Quand on a rencontré Ajust, on a tout de suite réalisé qu’on devait travailler, mais ne savait pas encore comment et de quoi le projet aurait l’air. C’est quand on a réalisé la chanson David Blaine ensemble qu’on a réalisé quel genre de projet on voulait réaliser.

Le hip-hop québécois rentre dans une étape phare de son histoire. Non seulement la qualité du son du rap local s’est rehaussée dans les dernières années, mais le public est de plus en plus réceptif.

Loud : C’est vrai que le « fan base » n’a jamais été aussi grand pour le hip-hop. Notre génération a grandi là-dessus alors qu’avant, le rap était un style assez marginal. Je crois que c’est aussi pour cela que la qualité du rap local s’est tellement améliorée avec les années. Notre génération est plus aux aguets des nouvelles tendances, c’est plus facile d’innover.Lary : Je pense aussi que les gens ont commencé à comprendre qu’il existe une philosophie derrière le hip-hop. De plus en plus de gens embarquent dans le mode de vie.

Selon vous, où s’en va le hip-hop local depuis que le son « Piu Piu » est devenu presque omniprésent ?
Ajust : J’ai collaboré sur le dernier « beattape » Piu Piu, intitulé Piu Piu documentary Beat Tape (Vol.2). J’ai vraiment aimé l’expérience. Je pense par contre que le son Piu Piu s’est déjà défini. Beaucoup des beats se ressemblent. Je ne pense pas que le futur du rap se retrouve dans le Piu Piu, mais ce style va définitivement encourager les beatmakers de prendre plus de risque.

Finalement, vos paroles parlent d’argent, de cul et de drogue. Comment on fait pour renouveler un style en parlant toujours des mêmes affaires?
Lary : Le rap, c’est l’idée clairement folle qu’artistiquement, tu peux glorifier des choses futiles. Mais philosophique, c’est une exploration du concept de la puissance, de l’hédoniste et de la masculinité. Le défi, c’est d’explorer encore les mêmes thèmes et que l’auditeur se dit « le groupe viens-tu juste de parler de la même chose, mais de façon encore plus excitante que la dernière fois ? Tu parles-tu encore de char, mais c’est encore meilleur que ton dernier album ». Ça, c’est mon défi. C’est cela qui nous motive.

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